Cette semaine, c'est Sophie Rossier qui a relevé le défi des anecdotes.
Anecdote de Sophie Rossier
Un grand merci à toi Lila Deslys, de m’avoir proposé de paraître dans ta chronique « anecdote d’auteur(e) », c’est avec plaisir que je tente l’exercice, pas si facile.
On me demande parfois pourquoi j’écris des histoires qui mettent en scène des romances entre hommes. Je n’ai toujours pas de réponse précise à donner, elle évolue d’une fois à l’autre, même si dans ma tête, les choses se clarifient un peu. Dans tous les cas, j’ai réalisé il y a peu que ça ne date pas d’hier et qu’enfant, déjà, je casais comme je pouvais des scènes « entre hommes ». Même si à l’époque j’avais trop peur qu’on trouve ça étrange pour l’assumer totalement ou oser le faire lire à qui que ce soit.
Aujourd’hui, je peux le partager sans honte.
Dans ma première vraie histoire d’enfance, trois amis (une fille, deux garçons) se découvraient des superpouvoirs (j’avais entre 8 et 11 ans… !) et l’un d’eux ne contrôlait pas les siens. À la suite d’un accident et quelques quiproquos, j’avais réussi à faire en sorte que les autres croient les deux garçons en couple…
Dans une deuxième version de cette première histoire, c’était la fille de l’antagoniste, un peu sorcière, qui faisait en sorte que les deux garçons tombent amoureux.
Dans une troisième version de cette première histoire, c’était un autre ami sans pouvoir qui tombait amoureux d’un autre garçon prisonnier.
Dans une deuxième histoire, encore une histoire de superpouvoirs, mais là ce n’était plus qu’un seul garçon. J’avais repris pas mal d’éléments de ma première histoire qui n’avait jamais abouti. Donc rebelote ; perte de contrôle des pouvoirs, quiproquos… Sauf que là, c’était son meilleur ami qui l’embrassait afin de détourner son attention qui engendrait les quiproquos, etc.
Dans une troisième histoire, pas de superpouvoirs, mais une super-mutation dont seul le meilleur ami du héros est au courant. Et parler de mutation corporelle par sous-entendus provoque évidemment… des quiproquos, etc.
Après quelques autres idées du genre, une amie m’a fait découvrir le monde de la fanfiction et du « slash » (je ne sais pas si on l’appelle toujours ainsi aujourd’hui, mais c’était le terme à l’époque) et je me suis enfin sentie libre d’écrire les histoires que je voulais. Sans compter qu’être lue et voir que d’autres personnes aimaient et ne jugeaient pas ça étrange a été une révélation pour moi !
Depuis, j’ai souvent transformé mes intrigues afin qu’elles correspondent à des fandoms, et pouvoir les partager en tant que fanfiction. Un jour, j’ai tenté une fanfiction dite « UA », autrement dit avec un Univers Alternatif. Ce qui m’a permis d’être complètement libre d’écrire ce que je voulais sans plus tenir compte du canon d’une œuvre quelconque…
Puis j’ai enfin osé écrire mes premières histoires, en assumer pleinement le contenu, et les publier !
Du coup, je pense qu’écrire des histoires qui mettent en scène des romances entre hommes, c’était dans mes gènes depuis l’enfance…
Eh bien voilà, j'espère que ce rendez-vous vous plaira sur le long terme, et que vous avez apprécié d'en savoir un peu plus sur le chemin parcouru par Sophie Rossier 💝
Je vous dis donc rendez-vous dans une semaine pour une nouvelle anecdote sur un autre livre.
