Chronique : L'Ivresse et le Calice - Antoine Garcia

 

Avertissement : Un roman dérangeant, qui choquera les plus prudes d'entre nous ou les moins au clair avec ce qui nous anime tous et qui fait que nous, judéo-chrétiens, participons de la même culpabilité. Une culpabilité induisant trop souvent une vision binaire de nos sociétés dites "développées".

Pour un voyage dans une horreur banalisée par un trentenaire paumé, n'hésitez pas à prendre un passeport pour l'insécurité, et mettez à rude épreuves vos concepts moraux en apparence inamovibles.

          Résumé:          

L’atmosphère est étouffante, moite, palpable en cette nuit d’été lorsque Thomas fait le constat de sa soirée, il sait qu’il a franchi une frontière, qu’il est allé au-delà de ce que la morale peut soutenir.

Pourtant, jamais il ne s’est senti aussi vivant…

Thomas, marginal bobo, entame un voyage meurtrier et éthylique, dans une ville bouillante, surchauffée du midi, où il règle ses comptes avec son passé.

Exemple extrême d’une génération sans idéal, il s’attaque aux symboles forts et civilisationnels qui structurent nos sociétés.

Au travers d’une conscience dénuée de toute empathie, où l’espérance est absente, nous assistons à l’élaboration d’un monstre.

Un récit fictionnel nourri par les fantasmes lucides du narrateur, anti-héros, qui trouve malgré tout, les situations propices pour donner du sens à ses actes

          Mon avis :          

🔥🔥🔥🔥

Merci à Antoine Garcia de m'avoir proposé cette découverte via Simplement.Pro.

Après lecture, je peux vous certifier que l'avertissement n'est pas à prendre à la légère. Pour ma part, je savais que je pourrais le lire, en une fois peut-être pas, mais j'allais aller jusqu'à la fin. J'ai cet avantage de pouvoir lire de tout, j'ai des limites, mais je suis assez ouverte d'esprit. Et au pire des cas, si vraiment je n'y arrivais pas, j'aurais automatiquement pris contact avec l'auteur pour en parler avec lui, je n'aurais pas publié une chronique négative.

Néanmoins, je suis arrivée à le lire en une fois, ou du moins en deux fois car en le débutant en soirée, la fatigue est venue me rendre visite. C'est vrai que certains passages sont assez déconcertants, voire même choquants. Mais honnêtement, j'ai déjà pu entendre des choses plus horribles à la télé, il suffit de regarder les journaux télévisés et il y a parfois des nouvelles horribles. Pour aborder ce livre, je me suis dit que je ne devais pas me forcer, que c'était un livre comme les autres. Si vous lisez de la dark romance, vous avez déjà lu des passages compliqués, des passages qui vous feraient tourner de l'œil si vous étiez dans la vie réelle et non pas dans un bouquin. Ici, c'est exactement la même chose, sauf que nous abordons le côté psychologique et que nous ne sommes pas dans une romance.

En compagnie de Thomas, notre personnage principal, nous allons assister à certaines choses, certains actes dont il se rendra coupable, nous allons sentir approcher le vent de folie attiré par l'alcool que l'homme a ingurgité. Ce n'est un secret pour personne, l'alcool fait des ravages, nous en avons ici un très bel exemple avec Thomas. Mais pas uniquement avec lui.

Là où je trouve que l'auteur a su créer un univers bien à lui et qui malgré le thème saura susciter l'envie de lire ce livre, c'est que l'histoire de Thomas, bien que difficile à lire par moments, est des plus addictive. Oui, vous avez bien lu, elle devient addictive au fil des pages. Je ne pensais clairement pas que cela aurait cet effet sur moi, mais plus j'avançais, plus je voulais connaître la suite. Si la fatigue n'était pas venue me rendre visite, je suis certaine que je l'aurais lu d'une seule traite.

Jusqu'au bout nous espérons que le déroulement change, que tout ne soit qu'un rêve, ou plutôt un cauchemar, jusqu'au bout on se dit que ce n'est pas possible, que quelque chose cloche quelque part.

Je vous avoue que lorsque j'ai tourné la dernière page, lorsque le mot de la fin se tenait là devant moi, je suis allée voir d'autres retours de lecture. Sur Babélio par exemple, il y en a deux. Le premier des deux fait reflet à ce que je ressentais en fin de lecture, je vais d'ailleurs reprendre un très court passage de ce retour de lecture car c'est ce que je pense également.

"L'un des bénéfices que peut apporter la littérature étant selon moi de susciter émotions vives et questionnements, ..."

C'est le propre de l'art il me semble, la littérature en fait partie, c'est donc une suite logique. Je n'aurais pas pensé le formuler de cette manière, mais ce sont les mots exacts et je ne peux que remercier cette personne de me les avoir souffler sans le vouloir. Car non, je n'aime pas lire d'autres avis lorsque je sais que je vais lire le livre moi aussi, je n'aime pas être influencée par d'autres.

Je reviens sur le passage copié d'un autre avis, si un livre ne suscite rien chez le lecteur, quelle existence peut-il espérer par la suite ? Avec celui-ci, les émotions sont plus que présentes. Que ce soit nous envers Thomas, que ce soit Thomas envers ses victimes, que ce soit le barman envers Thomas, tout est émotions, tout est exacerbé, mais tout est réel. Parce que oui, je suis certaine que quelque part, il y a un Thomas dans la réalité.

Je ne vous dirai rien de plus, si ce n'est qu'il faut savoir sortir de sa zone de confort pour parfois faire de jolies découvertes auxquelles nous ne nous attendons pas du tout. Malgré le thème plutôt délicat de ce livre, j'ai apprécié la découverte. Une chose est certaine, je ne suis pas prête à oublier cette lecture, à oublier Thomas et les autres, je ne boirai plus un verre d'alcool sans y penser !

          A lire si :          

  • Vous avez l'esprit et le cœur bien accrochés
  • Vous aimez sortir de votre zone de confort
  • Vous n'avez pas peur d'une lecture qui marque les esprits

          Premières Lignes :          

Il faisait tiède et humide en cette soirée déterminante pour moi, pourtant rien n'arrêtait mon bras pour lever ce verre que je remplissais avant qu'il ne soit vide. Le seul réconfort que je m'étais alloué était de jeter mon regard par la fenêtre ouverte et fondre mon esprit parmi tous ces sons en apparence anodins et innocents mais lourdement chargés de violence en cette ville grouillante, électrisée, comme poussée à bout par l'atmosphère étouffante de cette fin de journée d'été.

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