Une fin d'été torride, près d'un lac des Alpes italiennes. Lorsque le car qui emmène des salariés à une formation tombe en panne, l'un des passagers en profite pour s'esquiver à travers la campagne. Il arrive à une magnifique villa moderne alors qu'un terrible orage éclate. Le couple qui y habite l'héberge, un peu malgré eux. Très vite, la simple présence du jeune homme va rompre le fragile équilibre et révéler la violence sous-jacente de leur relation.
Merci aux éditions Casterman pour l'envoi de ce livre en service presse.
Peu de textes, mais tellement de choses passent à travers le coup de crayon de Marino Neri que l'on ne peut qu'admirer le travail effectué.
De prime abord, tout semble tranquille, si ce n'est que le car transportant plusieurs personnes, dont notre protagoniste principal, tombe en panne. Rien de bien accablant, cependant, le jeune homme que nous suivons, va prendre la décision de terminer son trajet à pied, une distance de 5km le sépare de son point d'arrivée afin de suivre la formation mise en place par son entreprise. Cette marche lui permettra de prendre un peu l'air, de renouer avec cette nature trop souvent oubliée au profit des villes. C'est du moins son idée de départ.
Le voilà en route, et en effet, ce trajet lui fait du bien, il va rencontrer des gens un peu bizarres qui vivent dans le coin, mais rien de bien méchant. Jusqu'à ce que la pluie fasse son apparition. Le pauvre bougre va vouloir s'abriter, et le couple habitant dans la villa qu'il vise va finalement l'héberger pour la nuit. Mais c'est à ce moment précis que les choses vont prendre une nouvelle tournure. D'ailleurs, les couleurs utilisées changent également, la nuit tombe, la pluie se fait puissante, l'électricité tombe en panne.
L'auteur va soulever plusieurs problématiques de société, dont la violence conjugale par exemple. Mais, comme pour le reste, celle-ci n'est pas abordée de front, elle est suggérée par un dessin qui nous dévoile l'acte commis.
L'ambiance globale de cette bande dessinée est assez lourde, cela vient principalement des tons utilisés, mais également de l'absence de paroles inutiles. Tout est dit à travers les dessins, il n'y a pas besoin de plus afin de tout comprendre. Les images parlent d'elles-mêmes, alors pourquoi ajouter une couche. Les expressions, les gestes, tout semble couler de source et nous mener indubitablement vers ce drame qui nous attend un peu plus loin.
Dans cette bande dessinée, point de douceur, point d'éclats de rire, non, simplement le reflet de ce que la société tente de cacher. La violence, peu importe d'où qu'elle vienne, n'est jamais belle à voir, à mettre en avant, à pointer du doigt. Pourtant, elle existe bien, elle est toujours là à nous narguer, à nous dire "tu vois, tu me vois sans réellement me voir, mais veux tu réellement me voir ? N'est-ce pas plus simple de faire comme ci je n'existais pas ?"
Une bande dessinée que je ne peux que vous recommander, je prendrai d'ailleurs le temps de la relire moi aussi, je suis certaine que j'y trouverai des éléments nouveaux, comme à chaque fois que je me replonge dans ce genre de BD. Mais, c'est chaque fois un plaisir de voir ce qui a pu m'échapper la première fois.
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